Par Cyril Ehms DansDéveloppement durable
La démarche RSO
Comment mettre en place une démarche RSO au service de l’entreprise et de son environnement ?
Rappel de vocabulaire
Commençons par un petit rappel : RSE signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises (ou des organisations – RSO).
C’est un sujet qui nous est très cher, chez Mace Solutions, comme en témoigne notre vœu.
De plus en plus d’organisations s’engagent dans cette démarche.
Certaines le font uniquement pour l’image (greenwashing). Mais d’autres sont véritablement convaincues du bien fondé de cette démarche. Elles fédèrent alors tout leur éco-système (collaborateurs, clients, fournisseurs, etc.) autour.
Cependant, il est difficile de mesurer l’impact de chaque sujet et des actions mises en place par l’organisation.
Cette complexité réside tant dans la collecte des données en interne que dans l’impact de nombreux facteurs exogènes (ce même éco-système).
D’autant qu’il existe une véritable dichotomie : la mesure et l’analyse de ces données représentent elles-mêmes d’importantes consommations d’énergie.
Toutefois, lorsque la démarche est correctement menée, les actions déclenchées par ces analyses contrebalancent largement le surplus de consommation des outils.
Pour les moins écologistes d’entre nous, rassurez-vous : ces actions génèrent également des gains financiers.
Nous estimons qu’une bonne démarche RSO s’articule autour de trois piliers fondamentaux que nous décrivons ci-après.

Le pilier Economie
L’entreprise doit créer de la valeur pour survivre. C’est une préoccupation bien connue des entrepreneurs et de leurs investisseurs.
Une bonne démarche RSO ne doit pas nuire à cet aspect de l’entreprise. En outre, elle permettra également de dégager des gains en numéraire.
Pour cela, elle s’articule autour de trois parties prenantes.
L’organisation
La démarche doit respecter la viabilité financière du modèle économique.
Elle doit également contribuer à l’anticipation des risques, à l’amélioration de l’efficacité et à l’optimisation des coûts.
Elle vise à pérenniser l’activité de l’entreprise sur le long terme. Ainsi, elle permet à l’organisation de se développer, de créer de la valeur et des emplois.
L’éco-système
L’entreprise soutient ses partenaires. Elle règle ses factures dans les temps et ne négocie pas de délais irrespectueux.
Elle favorise les fournisseurs locaux. Elle respecte l’éthique des affaires et la déontologie (corruption, concurrence déloyale, etc.).
Enfin, elle distribue de façon juste ses bénéfices entre ses actionnaires, ses collaborateurs et les communautés affectées par ses activités.
Exemplaire et transparente, elle communique sur sa démarche pour encourager ses partenaires et leur faire profiter de son expérience (succès comme échecs). Mais elle ne pratique pas le greenwashing.
La nation
L’organisation œuvre sur un (ou plusieurs) territoire(s) qu’elle se doit de soutenir au mieux.
Elle favorise l’emploi au sein des nations qui l’accueillent et ne pratique pas l’évasion fiscale.
Ainsi, elle participe à l’économie et à la vie autour d’elle.
Après tout, la collectivité le lui rend bien puisque l’organisation emploie ses habitants, exploite ses ressources, utilise ses routes, etc.
La survie et l’épanouissement de l’ensemble des parties prenantes sont fondamentaux pour le développement de l’organisation.
L’entreprise responsable l’a bien compris. En respectant les besoins et la pérennité des collectivités, de ses clients et de ses fournisseurs, elle s’assure tout à la fois une image positive, sa propre pérennité et le bien-être (donc la bonne volonté) de l’ensemble des parties-prenantes de son activité.

Le pilier Environnement
Ce pilier représente la préservation de l’environnement. Nos activités ont différents impacts sur celui-ci.
Il existe de nombreuses manières de réduire notre influence.
La modération dans nos déplacements professionnels, l’usage raisonné des ressources, le recyclage et les économies d’énergie sont quelques pistes à explorer.
Une question de bon sens
Nous assistons depuis quelques temps à une véritable prise de conscience concernant l’environnement et le développement durable.
Malgré cela, nombre d’entre nous (particuliers comme entreprises) se déchargent de leurs responsabilités, prétextant que le voisin est moins vertueux ou que cela concerne la génération suivante. Mais nous avons tous un impact sur l’environnement.
Nous l’avons vu dans le premier pilier, il ne s’agit pas de renoncer au développement économique de nos entreprises. Mais de le penser différemment !
Et il existe de nombreuses manières de réduire l’impact négatif de nos activités.
Dans mon entourage, certains diront qu’ils ne cherchent pas le développement durable, mais simplement le bon sens. Les deux vont bien souvent de paire.
Limiter les gaspillages, économiser les ressources naturelles, penser intelligemment ses déplacements professionnels, etc. Même éteindre la lumière en sortant d’une salle de réunion a un impact.
C’est pas Versailles ici !
Pourtant ces gestes relèvent simplement du bon sens.
De plus, ils font gagner de l’argent à l’entreprise !
⚠️ Greenwashing
De nombreuses organisations se servent des mesures environnementales qu’elles prennent pour communiquer.
Et c’est très bien.
Donner de la visibilité sur ses actions, partager ses succès, ses échecs, etc. est important !
Si cela permet de séduire sa cible et de développer son activité (surtout aux détriments d’autres moins respectueux), c’est encore mieux.
Toutefois, certaines organisations sont moins … bienveillantes.
Elles communiquent éhontément sur des actions inexistantes, délibérément trompeuses ou mentent sur leur impact bénéfique pour l’environnement.
⚠️ Cette pratique se nomme greenwashing et elle doit être proscrite et dénoncée.⚠️
Bien des gens tombent dans le piège de ces organisations et croient soutenir une action ou un produit juste, alors qu’ils servent simplement les intérêts de profiteurs (et de menteurs).
A titre personnel, lorsque je rencontre le cas, je commence par en discuter avec l’organisation en question.
Ce n’est pas fréquent, mais il arrive aussi qu’il s’agisse d’une erreur ou d’un manque d’information plutôt qu’une tromperie.
Et je préfère comprendre le point de vue de l’intéressé avant de le descendre en flammes…

Le pilier Social
L’humain est au cœur de ce pilier.
Il existe ici de nombreux enjeux, parfois méconnus et souvent lésés.
Nous parlons ici des enjeux sociétaux, souvent au cœur des débats, tels que la mixité, l’égalité, la sécurité au travail ou encore de l’insertion.
Mixité & égalité
La mixité des sexes dans les postes à responsabilités (management comme direction) et l’égalité salariale femme/homme relèvent désormais d’une obligation légale. De nombreuses études soulignent les meilleurs performances des entreprises la respectant. Ces apports sont très variés, très visibles notamment dans les politiques de gestion des ressources humaines ou commerciale.
Dans certains secteurs d’activités, il existe bien entendu une étape préalable à la mixité. Dans les secteurs techniques et industriels par exemple, les femmes sont en sous-effectifs. Des actions semblent toutefois réduire ces écartes (notamment dans les services informatiques où j’ai pu constater de nets progrès durant ma carrière).
Santé, sécurité … et bien être au travail
Mais l’aspect social, c’est également le bien-être au travail.
Il commence, bien entendu, par la sécurité.
Des règlementations sont en vigueur sur ce sujet (https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2210).
Mais au delà de celles-ci, un collaborateur qui se sent en sécurité sera moins stressé et pourra se concentrer sur des aspects plus productifs de son activité.
Concrètement, le bien-être au travail est une conception de l’efficacité et de la performance, sans négliger la santé des salariés, leur motivation et leur implication dans le travail. Elle contribue à une bonne ambiance de travail, à un climat de respect et d’écoute. Elle assure également une meilleure santé des collaborateurs, car elle réduit les risques psychosociaux.
Enfin, l’épanouissement au travail est la somme de plusieurs facteurs.
La valorisation du travail passe, bien entendu, par le salaire mais pas uniquement. Encourager, montrer sa satisfaction, former et accompagner les collaborateurs y contribue beaucoup.
L’autonomisation laisse de la place aux initiatives, qui favorisent souvent une évolution bénéfique de l’individu et l’organisation.
La responsabilisation et des objectifs clairs rendent le collaborateur conscient des attentes à son égard et le motivent vers un dépassement de soi.
Il existe bien d’autres leviers.
Tous mènent à une forte satisfaction des salariés vis-à-vis de leur activité professionnelle, à une meilleure créativité de l’individu et une productivité améliorée pour toute l’équipe.
Le télétravail
Pratiquement inenvisageable il y encore deux ans, il vient ajouter une dimension perverse. Son impact peut être positif comme négatif. Et il fait aujourd’hui partie du quotidien de nombre d’entre nous.
Selon les organisation, il peut être abrégé de plusieurs façons… TT, HO, HDOM, etc.
Sans revenir sur ses nombreux avantages :
➡️ Pour les collaborateurs (moins de trajets, plus de flexibilité, ma superbe terrasse d’où je vous écris ce matin, la team pyjama-cravate, etc.) ;
➡️ Pour l’organisation (besoin de moins d’espace, plus de concentration, etc.) ;
➡️ Pour l’environnement (moins de trajets = moins de gaz à effets de serre).
Nous voulons vous parler des risques qu’il génère, pour vos collaborateurs :
- La perte de repère et de lien sont souvent induites par une distance plus grande entre les équipes et le fait de ne plus aller sur le lieu de travail. Elles peuvent causer plusieurs effets allant d’un simple désinvestissement vis-à-vis du travail jusqu’à des troubles psycho-sociaux.
- Le manque d’encadrement, lorsque le management n’est pas adapté, peut générer un supplément de stress pour le collaborateur.
- Un poste de travail inadapté à la maison peut favoriser des troubles musculosquelettiques (TMS).
- Et il en existe bien d’autres.
Il existe également des risques pour l’environnement… j’ai vu des entreprises doubler inutilement le matériel confié à chaque salarié (écrans, clavier, souris, etc.).
Bref, comme toutes les mesures, l’important est l’équilibre…
Prenez soin de vos salariés (et prenez de leurs nouvelles, lorsqu’ils sont totalement en télétravail), créez des moments de liens (l’idée du café visio de Jonathan me plait bien) et veillez à leur confort (sans abus !) comme à leurs santé… Ils vous le rendront !
En conclusion, ayez à cœur de soigner ces trois piliers et tout devrait bien se passer. Confrontez vous aux avis de vos pairs pour échanger les bonnes pratiques et progressez ensemble.
Mais comme pour un tabouret, cassez l’un des pieds et la structure ne tient plus !
