Par Cyril Ehms DansDéveloppement durable
Numérique responsable
Il n’est plus besoin de rappeler les défis sociaux et environnementaux auquel nous faisons face.
Le secteur du numérique, comme tous les autres, doit agir pour réduire son empreinte. D’ailleurs, il représente également une opportunité pour accompagner les autres secteurs vers une responsabilisation et une réduction d’empreinte.
C’est ce que l’on nomme Numérique responsable.
Quelques chiffres
Lorsque nous parlons du secteur numérique, il faut considérer les activités des entreprises du digital, certes. Mais entrent aussi en ligne de compte :
- Les équipements informatiques des entreprises (et des particuliers !);
- La consommation énergétique de ces équipements ;
- Les serveurs (et leur propres consommations) ;
- Les émissions gaz à effet de serre ;
- Etc.
Au final, l’impact du numérique, c’est :
- 34 milliards d’équipements connectés (en 2019) ;
- 4% des émissions totales de gaz à effets de serre ;
- 9% de la hausse de consommation annuelle d’énergie ;
- 22 kg de produits chimiques, 240 kg de combustible et 1,5 t d’eau (en moyenne) pour fabriquer un ordinateur.
Autant dire que le numérique a un impact important. Et que nous pouvons progresser dans notre démarche afin de gérer au mieux cet impact.

Comment créer une démarche numérique responsable ?
Une politique efficace s’exerce à tous les niveaux de l’entreprise.
Elle commence par la sensibilisation et la formation des collaborateurs à ces enjeux. Pour cela, il existe plusieurs initiative. Le manifeste Planet Tech’Care (dont nous sommes signataire) donne accès à de nombreux événements tout au cours de l’année pour découvrir les bonnes pratiques ou engager de nouvelles actions autour de la responsabilité dans le domaine du digital.
Cette sensibilisation peut bien entendu s’étendre aux clients et aux fournisseurs de l’organisation. De surcroit, c’est un excellent moyen de communication.
La gestion du matériel et de son cycle de vie est un élément important de la démarche. En effet, la durée de vie moyenne d’un ordinateur a été divisée par 3 entre 1985 et 2015, passant de 11 à 4 ans (j’écris cet article depuis mon vaillant MacBook Air de 2017).
Les matériels vétustes ou plus fonctionnels pourront également être confiés à des professionnels DEEE (Déchets des Equipements Electriques et Electroniques), pour démantèlement et recyclage.
Un autre sujet essentiel est la gouvernance des données.
Les organisations produisent et stockent des volumes toujours plus importants de données. De plus, elles désirent y accéder sans délai et depuis n’importe où. D’ailleurs, c’est bien l’un des enjeux de l’intelligence décisionnelle. Pourtant, c’est l’un des sujets les plus énergivore du numérique.
Enfin, l’éco-conception des produits numériques est primordiale.
Elle concerne bien entendu le matériel, mais aussi autres solutions telles que les logiciels et les services. L’éco-conception prend en compte toutes les étapes de production et de cycle de vie du produit, de la définition du besoin à la fin de vie.
45% des fonctionnalités mises en place dans un service numérique ne seront jamais utilisées.
Standish Groupe, Chaos report, 2015
Il existe bien entendu d’autres leviers qu’une démarche numérique responsable peut actionner.
Le numérique responsable comme une opportunité
Nous l’avons vu au travers des chiffres : il est essentiel de construire un secteur numérique plus responsable.
Mais cela pourrait aussi bien servir à réduire l’impact des autres secteurs.
D’abord parce qu’aujourd’hui le digital est partout… dans tous les métiers, jusque dans les chaines de productions, ou même les machines des agriculteurs.
Mais également parce que les outils numériques permettent la collecte des données, le calcul des impact et par conséquent, l’optimisation dans l’ensemble des ces métiers.
Ainsi, il devient possible d’améliorer les processus, de réduire les consommations et les déchets. Si l’on associe cela à un peu plus de sobriété (numérique, mais pas uniquement), il devient possible d’utiliser les outils comme une opportunité vers une économie plus responsable.
La filière du numérique peut, et doit, se responsabiliser dans ses actions.
Par la conception de ses solutions, son rôle de conseil et ses actions, elle peut se positionner afin d’accompagner les autres secteurs vers une réduction de leur empreinte.
Ou découvrez notre article sur la démarche RSO au sein de tout type d’organisation.
